Chien heureux = maître heureux
Il y a vingt ans j'ai commencé ma première plantation truffière sur deux hectares dans le Sud de la France. Deux ans après j'ai fait une autre plantation en tuber uncinatum dans mon Alsace natale. Dans les années qui ont suivi je me suis naturellement intéressé à l'éducation de ma chienne au cavage, mais en vain et sans succès je me suis tourné vers un éducateur spécialisé. J'ai eu ma première chienne, une gentille royale des carrefours qui m'a trouvé la première truffe le 14 février 1997, une histoire d'amour était née. La seconde année cette chienne ne voulait plus vraiment travailler, elle n'était plus motivée, la responsabilité devait certainement m'incomber, j'ai dû faire pas mal d'erreurs. Comme je me sentais incapable de faire l'éducation d'un autre chien je me suis encore tourné vers un éducateur qualifié. Cest ainsi que j'ai eu le premier éleveur en France de la race au téléphone qui me disait : " pourquoi vous ne prenez pas un Lagotto Romagnol ? " Je lui ai répondu texto : qu'est-ce que c'est ça ? "
Après de longs mois d'attente j'ai eu en mai 2001, j'ai eu ma première lagotti "Sara". Cette chienne a conquis mon coeur, elle faisait merveille et de nombreuses personnes m'ont ainsi demandé de faire une portée afin d'avoir un petit. C'est comme cela je suis devenu éleveur, un peu par hasard. Aujourd'hui alors que suis apprenti retraité je peux me concentrer sur cette tâche en prenant le temps nécessaire. A mes yeux pour avoir des chiens heureux qui feront le bonheur de leurs futurs maîtres, il n'y a pas trente six solutions, mais une primordiale qui est le temps. Je considère qu'il faut s'occuper des jeunes dès le premier jour, je les prends dans les mains, je leur parle plusieurs fois par jours. L'éducation à la truffe commence très jeune, c'est ainsi que vers sept semaines les chiots trouvent leurs premières truffes. Un petit entrainement quotdien très court, la truffière située juste à côté de la maison facilite énormément la chose.
Mélano en Alsace ?
Il y a dix huit ans lors de ma première plantation en Alsace j'étais bien-sûr tenté de planter des pieds mycorhizés mélanosporum, mais sans vraiment y croire. J'ai eu des résultats plus que mitigés, comme beaucoup de plants de l'époque j'ai trouvé des brumales. Les rares arbres qui produisaient de la mélano n'ont donné qu'une ou deux fois. Je voulais abandonner l'expérience et c'est lors de trouvailles de mélano indigène que j'ai repris espoir. J'ai recommencé à planter des pieds que j'ai produits moi-même avec cette truffe locale. Aujourd'hui un pépiniériste certifié me fabrique les plants avec toujours ma souche locale et des glands locaux. Sur demande des copains de la région Est de la France bénéficient de la même filière. Plus le temps passe, plus je deviens optimiste, vingt ans de pratiques et d'expériences aident également.
Sur la photo deux belles mélanos autochtones le jour de Noël 2010.